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Vosginisme & Randonnée
16 novembre 2013

Ambiance hivernale sur l'arête des Spitzkoepfe

Tony Truand: "Krampus, t'as déjà fait l'arête des Spitzkoepfe?"

Krampus: " Bah oui, avec toi, pas plus tard qu'il y a un mois..."

Tony Truand: "Non, mais j'veux dire en hiver, avec la neige et tout le bordel qui fait glisser"

Krampus: "T'en as beaucoup comme ça en réserve des idées à la con?"

 Col du Wormspel, ce Samedi 16 Novembre 2013, tous les bulletins météos, du plus averti au plus naze sont unanimes: "Belles éclaircies toute la journée". Alors on est descendus dans le Wormspel que j'imaginais moins enneigé, et j'ai beau avoir oublié la crème solaire, je ne peux m'empêcher d'envoyer bouler dans ma barbe tous les météorologues de France et de Navarre:

spitskopfs 003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Globalement, concernant l'enneigement au Hohneck, petite couche gelée au niveau du col. Dès les premiers pas dans la pente: 30 bons centimètres de neige croûtée agréable à descendre à coups de talon, pas de sous-couche, beaucoup moins de neige à partir de l'altitude 1100. Tony Truand est fou de joie, tu penses bien, des condis de merde, quel bonheur aussi. Il se met alors à entonner 30 mètres devant moi "Formidable" de Stromae à tue-tête, genre 120 décibels. A ce moment, je ne savais pas encore que ça allait durer toute la sortie. Vous comprendrez aisément pourquoi je ne mets jamais de vidéos de sorties, les photos c'est mieux pour la santé mentale.

La première longueur de l'arête, au niveau du premier gendarme est dépourvue de neige. Le granite est recouvert de givre, tout est gelé, ça glisse. Inutile pour autant de sortir les crampons que j'avais pris au cas où. L'ambiance est féérique, pas un bruit excepté un concert a cappella du premier de cordée, les arbres sont tout blancs. Et puis, ah lala, quelles éclaircies, on se croirait sur une terrasse à Menton:

spitskopfs 010

 

spitskopfs 013 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 A force de grimper tous les 4 matins, le gaz sur le versant Ammelthal ne me fait plus beaucoup d'effet, mais le caractère glissant du terrain, souvent partiellement recouvert de neige, rend l'escalade beaucoup plus délicate qu'en conditions sèches. Les appuis sont moins bons et les dévers me posent problème. Tony assure devant, son escalade est sûre, son chant le devient beaucoup moins par contre:

spits 014

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Un rocher va nous poser problème, je le vois arriver devant moi, déjà pas évident en été. Tony place un coinceur et y installe une pédale, les appuis sont aujourd'hui bien trop fuyants pour que je passe la difficulté autrement. Il faut juste, une fois parvenu sur le rocher retourner dans la difficulté avec la moitié du corps pour récupérer le matos. Puù*$^§ de sport, le pire c'est que j'aime vraiment ça. Le gendarme suivant oppose de nouveau une difficulté à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Sans adhérence, impossible de le contourner: il faut grimper dessus à califourchon. Le vide commence à se creuse vers le Nord mais se noie dans le brouillard. Pas le temps d'avoir peur, il faut juste se concentrer et assurer ses gestes. "T'es hyper sécurisé" m'assure Tony, je m'en doute. Nous parvenons ensoite sur l'arête effilée de la zone d'éboulement, le passage pour y accéder est en dévers, je parviens au début de l'arête en coinçant mes gants, mes coudes, mes genoux, mes tibias dans les fissures. Je pense alors sérieusement m'acheter des protège-tibias pour l'alpi. L'idée m'effleure puis disparaît au vu de l'ambiance qui nous attend:

spits 027

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Je regarde Tony Truand placer ses sécurités. Avec le brouillard, le vide semble sans fond à gauche, à droite c'est pas beaucoup mieux. Je franchis l'arête tranquillement, doucement, ne rien précipiter:

spitskopfs 019
spitskopfs 020

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Au niveau du col, nous faisons connaissance avec grand plaisir avec Sébastien qui évolue seul sur l'arête avec son brin de corde et qui connaît le blog. Comme le monde est petit, c'est sûr qu'il y a plus de chance que je rencontre des copains vosginistes au Hohneck qu'en boîte de nuit à Gérardmer:

spits 033

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La suite de l'arête jusqu'au dernier ressaut est plus facile et bien moins exposée. Le terrain facile permet de faire plus ample connaissance, après tout les relations humaines sont ce qu'il y a de plus beau en montagne, non? Nous lui proposons alors de s'encorder avec nous pour le mur final, haut d'une bonne vingtaine de mètres:

spitskopfs 026

 Il est alors temps de se déséquiper et de rejoindre les Crêtes en profitant des 2 minutes de soleil que nous offre une trouée dans le brouillard, comme un signe de bienvenue à notre cordée. L'instant est magique:

spitskopfs 031
spitskopfs 036
spitskopfs 038

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Attablés au "Pied du Hohneck" pour savourer enfin une bonne bière Jägermeister amplement méritée, Tony Truand me demande "T'as déjà fait les Spitzkoepfe la nuit?" "Hors de question". C'est là, à ce moment précis, qu'il a cessé de chanter "Formidable".

 

 

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Commentaires
V
Bravo sans crampon! Rocher glissant !
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É
T'as fait chauffer photoshop ou quoi, on se croirait presque en montagne :p :p
Répondre
T
Je ne dirais qu'une chose: FORMIDABLE
Répondre
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