10km de Colmar: "où sont les palmes les palmes les palmes?" et bras d'honneur à gogo

Vu le titre du billet, j'ai pensé mettre "Où sont les femmes?" de P. Juvet en musique, mais 1 seule écoute du titre m'en a dissuadé, pas la peine de partager ce genre d'horreurs.

A propos d'horreurs, parlons météo. C'est la 4ème fois que je m'aligne au départ des 10km de Colmar, avec pour seule ambition: battre le record de l'année précédente, (2010: 1h03, 2011: 52'30, 2012: 48'44"), en guise de bras d'honneur au temps qui passe (la roue devrait vite tourner cela dit). Et le temps est bien dégueulasse une fois de plus. Temps ensoleillé la veille, beau temps annoncé le lendemain, mais le matin de la course, tandis que les sommets vosgiens se recouvraient d'une belle épaisseur de neige, c'est une pluie parfois forte qui s'abat sur la ville. Les températures sont très fraîches (7°C), quelques petites rafales de vent histoire de compléter le tableau. C'est la météo qui nous fait un bras d'honneur ce matin.

Pendant que je m'échauffe recouvert d'un vulgaire sac-poubelle super U mettant en évidence mes piètres dons de styliste, au vu du col ultra-large faisant de l'opération Restosec un misérable échec, je dois me rendre à l'évidence: mon désir secret de descendre sous les 45min, ce ne sera pas forcément pour ce matin. La course à pieds, c'est pas comme l'alpi: y'a une date et t'es obligé d' y aller. Tu t'es entraîné 2 mois 3 à 4 fois par semaine pour faire un temps, et paf, ou plutôt plouf, les conditions météos font une fois de plus mentir les relevés pluviométriques "Colmar: ville la moins arrosée de France". 

A 9h53, personne sur la ligne de départ tout le monde court sur l'avenue, ça se bouscule, j'entends un "Connard!" issu d'une bousculade, l'insulte a dû être accompagnée d'un bras d'honneur... toujours aussi détendus les coureurs de Colmar... 9h55, 1050 courageux trempés jusqu'à la moëlle sont au départ du 10km. Tout le monde sautille, l'oeil rivé sur sa montre GPS et/ ou le MP3. J'en fais autant et enclenche mon album spécial 10km.

 

Coup de feu

Je connais mon AS 10 par coeur, 4min30 au km et le 10ème sera fait à fond, c'est bon ça va passer. Je me fais doubler par pas mal de monde sur les 300 premiers mètres, les vrais les bons, les moins de 40 minutes, impossible de les suivre.

Le premier kilomètre est à ma grande surprise bouclé en 3min57. Je dois ralentir un peu et ne pas me laisser emporter par l'euphorie du départ, ce n'est pas mon allure. A ce moment, je ne me doutais pas encore que mon GPS merdait et m'a avancé le 1er kilomètre. Aucune panique, j'ai 30 secondes d'avance et je gère tous les suivants, sans fatigue, mais sans pouvoir réellement accélerer non plus entre 4min25 et 4min35 au kilomètre. Aucun mauvais passage, pas de jambes ailées non plus, juste l'entraînement qui paye et les kilomètres qui défilent.

Au km8, je sens l'embrouille. Je suis dans les temps selon mon GPS pour terminer en moins de 45, mais la borne "8" est bien 200 mètres plus loin... Un peu paniqué, je tiens l'allure 4 min 30 pour le 9ème kilomètre et décide de n'accélérer quà 500 mètres de l'arrivée environ. A 300 mètres de l'arrivée, mon GPS m'indique "10ème kilomètre, 44'24" . Il reste alors bien 300 mètres. La dernière accélération me permet de doubler 4 à 5 concurrents et me confirme que je ne connais toujours pas ma vraie AS10. Temps de course: 45min31.

Le chronomètre vient lui aussi de m'adresser un beau bras d'honneur "Tu pensais quand même pas descendre sous les 45 comme ça hein?". On en reparlera l'année prochaine.