Les ronfleurs des Spitz

 On ne pouvait pas, avec le Truand, ne pas profiter de ces températures estivales qui s'installent pour quelques jours sur le massif. Le dur labeur d'une semaine au travail à peine digéré, nous nous retrouvons avec Tony pour une  traversée des Spitzkoepfe, avec un sac à dos quelque peu davantage chargé et un projet de sympathique bivouac en tête. A 19h30, les abords du Hohneck sont quasi-déserts, noyés dans le silence assourdissant du gazouillis des oiseaux qui accompagne avec grâce la vision de nombreux chamois s'amusant dans les pentes du Wormspel:

 Nous descendons paisiblement la combe, sans aucune hâte, afin de rejoindre le pied de l'arête des Spitzkoepfe où nous nous encordons vers 20h30 dans une chaleur moite et étouffante...Tantôt à corde tendue, tantôt en longueurs, les premiers passages d'escalade que notre cordée commence à bien connaître sont franchis sans encombre, en profitant de la majesté des lieux, magnifiés par le jour déclinant:

Nous franchissons un gendarme, suivi d'un court rappel d'une dizaine de mètres à la lumière des dernières clartés:

 Nous savons que dans un des franchissements suivants, au niveau de la zone effondrée, un faucon pèlerin a élu domicile pour sa nidification et choisissons de contourner ce passage par le sentier escarpé qui longe le pied de l'arête, afin de laisser les piafs en paix. La fatigue aidant, nous en profitons pour choisir l'emplacement idéal pour notre bivouac planifié, que nous trouvons une dizaine de minutes plus tard. Le truand a beau avoir constamment plus d'un tour dans son sac, je reste surpris et admiratif de son organisation pour la nuit. Pas mal le coup du hamac...:

 20 années passées sans une nuit à la belle étoile, ne m'ont aucunement empêché de dormir immédiatement d'un sommeil de plomb, à peine perturbé par les premiers mots matinaux, empreints d'une grâce truandesque: "Pu%*!!!, mais qu'est-ce que tu ronfles!!":

 Café avalé, sac rangé, baudrier enfilé, lieux laissés tels que nous les avons trouvés, il est assez suprenant que les premiers pas de la journée soient faits dans le sens de la verticalité...:

 ... et je m'offre même quelques longueurs en tête:

A 8h30, nous rejoignons la lumière des Crêtes au sommet du dernier ressaut, profitant des derniers instants de silence autour du Hohneck comme il se doit:

Le WE pouvait alors commencer...