Le fabuleux mystère de l'érection de la V(i)erge au sommet du Rocher Hans (Lac Blanc)
Vindieu!! Victor Cuny, sculpteur de profession, n'avait pas encore fini sa tranche de lard et bu sa goutte dans sa demeure de Rupt-sur-Moselle que la cloche retentit à sa porte d'entrée ce 30 Juin 1985. V'la ti pas le fôcteur qui lui apporta une lettre du Directeur du Parc des Ballons:
"Cher Mons eur Cuny,
Par le présent courr er, nous vous ser ons b en reconna ssant de mettre à contr but on vos talents de sculpteur afin d'ér ger une statue de la V erge au sommet du Rocher Hans qui dom ne le Lac Blanc ...(etc etc)
Salutat ons d st nguées,
M. Claude Rat gn er, Prés dent du PNBV"
On savait que le Parc des Ballons était à court de moyens et de crédibilité, mais de là à envoyer des courriers depuis une machine à écrire défectueuse... Probablement ne se doutaient-ils pas que ce malheureux courrier serait à l'origine du malentendu le plus gonflé du massif. Perrine et moi souhaitions donc, à l'occasion du 30ème anniversaire de cette érection, vérifier si sur le sommet du Rocher Hans se dressait, droit comme un i -c'est le cas de le dire - la V(i)erge du Rocher Hans. Dites moi pas qu'ils ont été aussi cons... Nous avons donc emprunté en escalade la voie normale en 4 longueurs pour nous rendre sur place à la force des poignets.
Ce 30 juin 2015, le temps était à la canicule (Canicule, canicule, comment veux-tu que je grimpe correctement?), et seule une cordée évoluait dans Hydromel, nous n'allions donc pas faire la queue dans la Normale. Equipés de notre nouille, les sacs légers, nous partîmes à l'ascension de ce fier éperon dont on ne voyait pas le bout. Perrine partit comme une flèche en tête, et de relais en relais, nous nous élevâmes muscles bandés sur ce colosse rocheux.
Pour la petite histoire, Perrine grimpant en tête et ne faisant pas trop la différence entre du 4b et du 7a, je sais pas vraiment où elle m'a emmené sur la 3ème longueur censée être en 5a et un peu couillue si je puis me permettre ce terme quelque peu grossier.
Nous vîmes donc la Vierge dans une fente rocheuse depuis la facile et dernière longueur, et du bout des lèvres je poussai un râle de soulagement une fois dressé à ses côtés. Quelle ne fut pas la surprise de ma partenaire de cordée, laquelle se hissa du bout des doigts, lorsqu'elle m'entendit affirmer tandis que j'avalai la corde: "J'ai davantage l'impression de me tenir à côté du Petit Jésus". "T'es gonflé" me répondit Perrine jamais à court de respect."Moi certes pas, m'enfin vise un peu, on a l'air un peu couilles allongés en dessous, non?" terminai-je non sans autosatisfaction quant à mon humour aussi gras qu'un Bâton de berger négligemment oublié au soleil.
Les fous rires suivirent l'arrivée sur le plateau sommital et après un repos bien mérité, le corps ruisselant d'une transpiration due à l'exposition au soleil, nous décidâmes de redescendre de notre nuage en négociant un simple rappel. Il était évidemment hors de question de s'y prendre comme un manche...
Pour les nostalgiques d'un plateau sommital vraiment vierge de toute vierge, voici 2 photos du Rocher Hans avant/après, chacun se fera son opinion:
PS: merci Sophie P. de m'avoir fait comprendre l'origine de ce malentendu artistique.