Le vent dans la gueule, la tête dans les étoiles, le piolet en main et le sourire aux lèvres
Bonjour à tous, ce blog reprend du service après quelques longues semaines de sommeil bien méritées, davantage passées dans les couloirs des librairies et autres que dans ceux du Hohneck. La neige tarde à s'installer durablement sur le massif, aussi avons-nous profité avec mon ami Mars Ferré de températures proches de 0°C ce matin (mais quel vent!!) pour retourner au Hohneck taquiner notre montagne-amante, protégés comme il se doit et conscients bien entendu que la plupart des coups allaient finir dans la touffe.
Ca va pas être triste cette année, croyez-moi.
Vous connaissez Mars? Non, vous connaissez pas (encore) Mars, à moins que vous ayez lu le "Portrait de vosginiste" qui lui a été consacré sur ce présent blog il y a quelques semaines. Disons que Mars, quand il veut grimper, il tourne pas autour du pot, tu décroches ton téléphone la tête encore dans le cul, Mars il hurle "Aaaaah, j'veux griiimmmper!!!!!". Bon, comme c'est mon ami et qu'il est fort comme un viking, ben on a été grimper, voilà:
Le rendez-vous est donné à 8h30 au Pied du Hohneck. Le vent hurle sa colère en ces hautes-terres vosgiennes. Mon compagnon commence à s'équiper l'âme égarée dans ses rêveries errantes, le regard contemplateur et inquisiteur plongé dans les quelques échappées dévoilant les flancs du Hohneck qu'autorise la nébulosité ambiante. Mars: "Si nombreuses soient nos excursions, jamais la lassitude ne n'est immiscée dans le regard que je porte sur ces lieux." Krampus: "Ouais, enfin, bouge toi, on se gèle surtout les couilles là".
Musique, maestro:
Et c'est ainsi que nous avons rejoint le col du Falimont, le coeur serré entre tendresse éprouvée pour les retrouvailles avec ce secteur et appréhension concernant l'état du manteau neigeux. Du coup, on a tout sorti, la corde, l'ARVA, les crampons, la fusée anti-détresse, le couteau de survie et tout le bordel. Prêts à en découdre pour cette première de l'hiver:
Vous noterez au passage les couleurs noir/ rouge/ or hein. Quand on est prof d'allemand, on fait pas les choses à moitié, mais avec le temps qu'on s'est tapé aujourd'hui, j'ai évité d'hurler les manips de corde en allemand à Mars, le connaissant, il aurait préféré se jeter dans le vide que de subir cette torture auditive. Bref, on est descendu dans le Falimont dans une neige pas si dégueu, et là, aaahhhh, c'est comme la première bière de l'été, le premier vin chaud de l'hiver ou le souvenir émouvant de sa première copine de lycée...le pied, quoi (ou pas). Direction la Rampe Centrale histoire de rebosser les manips sur les arbustes, et méfiants quant au manteau neigeux, on a choisi un couloir à sortie non cornichée. En effet, ça a déjà bien purgé du côté du "Premier à droite".
Montée en réversible, Mars et moi sommes fous de joie de retrouver des sensations trop longtemps mises de côté. Le froid, la bonne soupe en guise de neige, les habits trempés, le vent dans la gueule. Je pense qu'aucun de nous deux n'a jamais autant pris de temps pour remonter un couloir en versant nord du Hohneck, trop heureux de profiter des relais pour s'adonner à la contemplation des lieux:
Quant à la suite, on a passé notre temps à se reposer aux relais, à boire du thé et bouffer des cochonneries face à la Martinswand, avant de rejoindre la sortie de l'itinéraire par une variante mixte...et de rejoindre le refuge des 3 Fours où nous attendait un magnifique menu montagnard préparé par Yvane et Stéphane pour fêter notre première de l'hiver au Hohneck, notre retour auprès de cette montagne qui constitue la maîtresse obsédante de nombreux vosginistes. Comme je suis pas chien, je vous mets une photo du versant pour les conditions, désolé pour la grosse tâche devant:
Je vous épargne le "Krampus Bulletin Neige" pour cette fois. Avec le redoux et les quantités de flotte annoncées pour ces prochains jours, ça n'aurait aucun sens. Du coup, je retourne hiberner. La bise.